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Supergrass : "Road to Rouen" On the road again... dimanche 9 octobre 2005, par |
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Digne représentant de la brit-pop naissante des années 90, Supergrass est une sorte de trait d’union entre les frères ennemis Blur et Oasis. Mais plus calmes, moins tapageurs, plus sages oserait-on dire, ils ne font pas parler d’eux pour les mêmes raisons. Dix ans après l’entame d’une carrière bien remplie, Supergrass nous sort ce qui est peut-être son meilleur album...
Supergrass fut un grand groupe. On a eu l’occasion de s’en rendre compte en 1995 dès leurs débuts fulgurants avec la chanson Alright, dont le clip passait tous les quarts d’heure sur MTV. L’album qui en suivit, I should Coco, fut donc un réel succès, mérité diront la plupart, surestimé souffleront d’autres. Le trio formé de Gaz, un prénom qui continue à étonner le commun des mortels (chant, guitare), Mickey Quinn (basse) et Danny Goffrey (batterie) sort deux ans plus tard l’excellent In it for the money qui confirme le talent du trio et enterre les critiques... Du moins pour un temps. Le troisième album, sobrement intitulé Supergrass, sera jugé plus faible, même si des titres comme Mary ou le superbe Moving viennent relever le niveau. L’opus suivant, Life on other planets, est assez décevant et on sent alors le groupe glisser vers l’oubli, donnant envie de dire « on ne peut pas être et avoir été ». Mais tout vient à changer à l’écoute de Road To Rouen. Si à leurs débuts ils chantaient « Nous sommes jeunes, les dents propres et saines » (ça ne s’invente pas), on est étonné par la tournure qu’a pris ce nouvel album, une maturité enfin pleine et entière qui leur donne un accessit vers les plus hautes sphères. Et les influences sont à la hauteur de leurs ambitions. Une recette qui a toujours du succès, je vous le donne en mille, qu’est ce qui commence par B et fait hurler les filles ? Les plus sérieux d’entre vous auront deviné, les Beatles. On y sent leur ombre omniprésente, même si parfois ils louchent vers Zappa et tout ce qui se faisait de bien dans les années 70. C’est presque un album revival qui, sans s’éloigner énormément de l’esprit du Supergrass d’antan, transcende la musique par un virage que l’on avait envie de voir et d’entendre. Cet album va pourtant déconcerter les fans purs et durs. On peut dire qu’il est bien plus calme que les précédents, laissant libre cours à la ballade psychédélique, et ne laissant la rugosité des guitares ne s’exprimer que par moments. Road to Rouen (parce qu’il a été enregistré en Normandie) est un album court (35 minutes), proposant neuf titres (quoique Coffee in the pot soit plus un clin d’œil potache qu’autre chose). On l’aurait aimé plus long d’au moins un ou deux morceaux. Le ton est donné dès le début, avec un Tales of endurence, longue intro, guitare acoustique, piano, chant calme mais qu’on espère toujours prêt à exploser. Une sorte de tension fait espérer cela. L’actuel single, St. Petersburg, est bien représentatif de l’album : si vous l’aimez, vous aimerez le reste. S’enchaînent alors les titres, Sad girl (brillant et triste), puis Roxy, qu’on pense plus énergique mais qui s’évapore dans la ballade dès le premier refrain. Un album qui brûle d’un feu doux et calme, les morceaux portés par la voix d’un Gaz de plus en plus subtil offrent une atmosphère raffinée oscillant entre un psychédélisme délicieusement ancien, et une énergie ambiguë à la fois impétueuse et tempérée. |
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